Un billet des echos ou NoDesign est cité au coté de VGE, De Gaulle… Décidément, le design grandit.
Je crois profondement à l’Europe. Je suis pour l’idée de l’identité européenne. Non pas par raison, mais par conviction. La crise va t’elle nous aider à la consolider ? Que sommes nous pret à faire pour la construction européenne ?
Comment convaincre les Eurosceptiques présent au sein même de l’union. Que va faire la Tchequie, septique parmis les septiques lors de la prochaine présidence ?
Présidence française de l’Union européenne : circulez, il n’y a rien à voir ? – VIE POLITIQUE INTERNET
le billet original
Samedi 25 octobre 2008
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LA BLOGOSPHÈRE DE DEBATECO.FR
Présidence française de l’Union européenne : circulez, il n’y a rien à voir ?
L’Internet est un lieu sans mémoire, dites-vous ? Un espace amnésique ? Voyons… Faites un effort, souvenez-vous… C’était il y a trois ans. La blogosphère française sortait des limbes en s’affirmant comme le poste avancé du débat national sur le projet de Constitution européenne. Il est vrai qu’aujourd’hui tout cela paraît bien loin ; les questions européennes semblent avoir déserté le débat en ligne. Elles ont retrouvé une certaine actualité à l’été 2007, lorsque le sommet de Bruxelles permit de sortir de l’impasse institutionnelle grâce à l’adoption du « mini-traité ». Qu’en est-il aujourd’hui, alors que devient imminente le début de la présidence française de l’Union européenne ? La réponse ne fait guère de doute pour quiconque s’attarde sur les principaux noeuds de réseaux : le débat sur l’Europe ne vit pas ses plus riches heures. Seuls une poignée de sites s’attachent vraiment à analyser les enjeux de la présidence française. Le blog de Valéry Giscard d’Estaing est de ceux-là (1). A le lire, on se prend à songer à de Gaulle façonnant sa statue dans les dernières lignes des « Mémoires de guerre » : « Vieil homme, recru d’épreuves, détaché des entreprises, sentant venir le froid éternel, mais jamais las de guetter dans l’ombre la lueur de l’espérance. » L’espérance de Giscard, c’est le retour de l’idée européenne. Elle est, pour l’heure, déçue : « A entendre certaines déclarations, cette présidence va permettre à la France de s’emparer de l’Europe et de la diriger à sa guise, au mieux de ses intérêts. C’est un absurde contresens qui risque d’accentuer l’image d’arrogance des Français, malheureusement répandue en Europe ». Et le vieux sage de rappeler : « Il ne s’agit pas d’une responsabilité néo-nationaliste, mais d’une fonction européenne, confiée successivement à chacun des Etats membres pour qu’il l’exerce pour le bien commun des Européens. » En dehors de VGE et de quelques autres, la blogosphère ne s’intéresse donc que médiocrement à l’agenda de la présidence française. En revanche, elle a considéré avec curiosité son logo, dévoilé au début du mois de juin ; et la forme rejoignant le fond, ses réactions sont révélatrices d’un climat dominé par le scepticisme et le désenchantement. Le designer Jean-Louis Frechin constate ainsi qu’aucun souffle ne vient gonfler les deux drapeaux – l’un français, l’autre européen – représentés sur le logo, et en conclut : « L’état de la France : un drapeau qui pendouille, en berne. On peut s’interroger sur le sens de cette image » (2). Arthur Goldhammer (3), qui enseigne les institutions politiques françaises à Harvard, est plus cynique : « Ils ont le logo et le site Internet ; maintenant, tout ce qui leur manque, c’est une politique. » Toujours soucieux du bien public, Mathieu Mucherie (4) propose justement une politique pour la France. Sa démonstration emprunte à la fois à William Vickrey, prix Nobel 1996 et père de la théorie des enchères, et à Groucho Marx : « Il est désormais trop tard, nous allons bel et bien être ridicules pendant six mois. Mais nous pourrions faire quelque chose d’utile : vendre cette présidence maudite aux enchères (…).Avec une mise à prix autour d’un milliard d’euros, par exemple, nous pourrions tout à la fois aider l’Europe (en passant le dossier à des mains plus expertes) et gagner un peu d’argent (il n’est pas interdit d’être fourbe et cupide, cf. l’Angleterre). » Ces concours de cynisme, pour distrayants qu’ils soient, pourraient bien masquer un certain désarroi de l’opinion publique face à des institutions qui semblent tourner à vide. L’affaissement de l’idéal communautaire a progressivement vidé de son sens le modèle d’une présidence tournante – les Etats membres n’étant plus considérés comme crédibles lorsqu’il leur revient d’incarner le bien commun. Certains, probablement, s’empressent d’en rire, de peur d’être obligés d’en pleurer. JEAN-DAMIEN PÔEST est responsable du site debateco.fr
(1) http://vge-europe.eu(2) http://www.nodesign.net(3) http://artgoldhammer.blogspot.com(4) http://www.debateco.fr
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