Objets, innovation et marché au puces

Si vous êtes interressés par l’innovation, le changement, le numérique, l’interaction, l’internet des objets, si vous croyez à la nécessité de participer à la mise au point et au déploiement de technologies émancipatrices et sociales.Si vous aimez l’internet des Objets, Il est intéressant de faire vous-même une plongée exploratoire dans les objets et les systèmes techniques.


Un marché aux Puces ou autres foire à la brocante sont alors des salons instructifs des innovations passées et des comportements humains. L’historien, l’anthropologue, le sociologue ou l’ethnologue regarderont la forme, les signes et la façon dont les gens utilisaient ces produits. Avec ces mêmes objectifs mais également un autre regard, un designer, un inventeur ou un hacker le démontera également pour comprendre, comment il est fait, conçu et comment il marche. Alors, certains de ces vieux objets « remarquables » vous raconteront, sans les poussières circonstanciés de l’époque, les valeurs, les ingrédients, les attitudes, les modèles et les hasards qui transforment un objet technique en innovation. Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir observer ces objets, certains vieux de plus de mille ans, comme indicateur de ce qu’ils ont été et de leur époque. utilité, usages, technique, matériaux, et design, marque, couleurs pour les plus récents, etc… Les études et concept marketing ne vieillissent pas aussi bien que les objets. Vous découvrirez donc grâce à ces « choses », comment l’apparition de cette discipline a bouleversé les objets en transformant les stratégies de production basés sur la demande des consommateurs de demande en stratégie d’offre basés sur des propositions non sollicitées de producteurs. Vous toucherez avec vos mains et sentirez comment la qualité s’est métamorphosée en quantité. Vous découvrirez comment la qualité perçue a progressivement remplacée la qualité réelle dans l’automobile par exemple, comment on est passé d’automobile réparable à des automobiles à « services d’entretien fermés », comment le plastique a changé le statut des objets dans la seconde phase de leur utilisation, comment les objets sont passés de réparables a jetables, ou par exemple, comment l’industrie française de la photo à disparu, etc… Vous constaterez comment le design a été instrumentalisé dans son déploiement et son utilisation et comment il s’est souvent trahi lui-même dans ses hésitations entre décor, spectacle, art et création pour l’industrie… Mais parfois comment il a signé une époque et une culture (US, Japon, Allemagne, Italie et Scandinavie, notamment) Vous observerez peut-être comment les produits industriels sont devenus une externalité au sein des entreprises de production, suivi par les usines, puis par les ouvriers ! Vous trouverez des produits qui méritent qu’on les regarde et d’autres qu’il vaudra mieux oublier. Les objets nous racontent beaucoup des conditions de leurs productions et des conditions de leur succès.
Ainsi, vielle console de jeu, logiciels, jouets, objets de labeurs, électroménager, appareil audio, automobile, vélo, avion, train, appareil photo, tous ces objets nous racontent la manière dont on les a imposés, comment ils se sont imposées ou dont les fonctions ont été adoptées comme usage. Visitez aussi les vide-greniers, moins sélectif que les puces ou les brocantes, vous verrez tous ces objets récents, support de marque, sans valeur à leur abandon, ou mort parce que sans opérateur, inutile parcequ’on ne peut pas les démonter. abandonner parcequ’ils ne sont plus à la mode. Vous retrouverez dans ces objets toutes sortes d’utopies et espérances humaines: le confort moderne, la croyance dans la science et l’âge atomique, la promesse d’émancipation et de mobilité de l’automobile, l’émancipation de la femme avec (sic) l’électroménager, la naissance de l’art amateur avec le développement de la photo, et des fragments de l’histoire du design (je pense à la Valentine, au kit à faire soi-même d’Enzo Marie, la yaourtière Seb, etc….. Vous voyagerez au travers l’histoire des formes et des fonctions, à l’explosion des signes artificiels au pique de la société de consommation de masse. Après votre visite aux puces, avec votre appareil photo français ou votre Teppaz, vous pourrez peut-être le démonter, le comprendre, le réparer, le transformer ou en faire autre chose et pouvoir appréhender et comprendre ce qu’est un objet adoptable, durable, un objet émancipateurs comme les appellent Daniel Kaplan de la Fing. Ces objets adoptés et adoptables, compris, et réparés seront ainsi des médiateurs vers les NéoObjets, ces objets ouverts, utiles, sociaux, connectés et fabricables par ceux qui veulent contribuer et aider à créer un nouveau système d’objet ouvert et ainsi nous émanciper de ces objets « prisons » d’aujourd’hui. Cette étape est peut-être la première attitude à mettre en place dans l’idée de FabLab Parisien. Démonter, comprendre , réparer apprentissage de l’objet et comme préalable a la conception de produit nouveau et ouvert.

Cette histoire d’ objets nous offrira peut-être le miroir de nos erreurs et des défis portés par le numérique et l’internet des objets. Allez aux Puces, profitez des journées du patrimoine. observez, apprenez, démonter, réparer et innovez en retour.


On trouve de tout dans les poubelles: des avions, des scooters, des ordinateurs. les puces de Montreuil, de Clignacourt, et toutes les braderies, les brocantes et vides- greniers vous attendent… Photos ©jlF

Je vous rappelle que samedi et dimanche prochain, ce sera les journées du patrimoine.

2 Comments

  • Passionnant, vraiment !

    L'innovation est vraiment dans la collision de regards et celle-ci peut faire des étincelles dans les bric à brac :)

  • benoit
    Salut, Tu peux me dire ou trouver un truc à lire sur la disparition de l'industrie francaise de la photographie ? Merci! Benoît

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