Pour répondre à l’obligation de rendre nos villes plus sûres, il faudra inventer de nouveaux objets, de nouvelles formes de dispositifs de sécurité préventive ou passive.
Les objets urbains embellissent nos villes, à l’image des fontaines Wallace de Paris. Pourtant, le plus souvent ce sont les fonctions qui définissent ces objets : mobilité, éclairage, communication, signalétique… L’époque nous impose désormais de protéger les citoyens contre des attaques terroristes.
La sécurité publique s’applique à tous les aspects de la protection de la vie et des biens. Elle s’intéresse aux dangers objectifs et à la prévention de la criminalité. Mais la sécurité, c’est aussi un ensemble subjectif de perceptions et d’expériences de la vie quotidienne qui participent aux sentiments d’insécurité, comme un mauvais éclairage, des dégradations, des attroupements de personnes, etc.
La majorité des actions de sécurité, de prévention et d’actions sont assurées par les forces de l’ordre. Mais une bonne conception des villes peut aussi y contribuer. Les urbanistes ont intégré les questions de sécurité, notamment les facteurs criminogènes, dans le milieu des années 1990, à l’exemple du livre « Safe Cities : Guidelines for Planning, Design, and Management » de Gerda R. Wekerle et Carolyn Whitzman (1994).
Des barrières aux blocs de béton
Israël propose des réponses efficaces basées sur des expériences de prévention, d’anticipation et de protection. Les réponses en Europe sont variées. Ainsi, après les barrières Vauban, nous assistons à l’apparition de blocs en béton pour protéger les piétons, lors d’événements publics. Ces aménagements proposent des réponses, mais elles ne sont que partielles.
Le design n’a clairement pas assez embrassé les domaines de la sécurité dans tous ses aspects. Ce sujet nous oblige à proposer, inventer et créer de nouvelles situations, de nouveaux objets, de nouvelles formes de dispositifs de sécurité préventive et passive, suivant l’exemple – rare – des blocs de béton plus esthétiques de Blocstop ou végétalisés de Securbloc.
Nos villes méritent des réponses holistiques, concertées et de nouveaux dispositifs efficaces, non anxiogènes, multi-usages qui intègrent prévention et protection par conception.
Ces interrogations font partie de celles qui ont émergé des rencontres préparatoires publiques de l’appel à projets Faire 2018 de la Ville de Paris. Le tourisme et la préparation des Jeux Olympiques nous obligent à se saisir de ce sujet. Designers, à vos idées !
Jean-Louis Frechin
Jean-Louis Frechin
Publication originale dans les Echos
15/05 /2018 | Jean-Louis Frechin | Économie & société | Innovation | Tribune |