L’automobile du futur doit avant tout être durable

Le modèle d’une voiture individuelle et universelle répondant à tous les besoins a vécu. Plus que de devenir autonome, l’automobile a besoin de se réinventer en s’adaptant aux enjeux sociaux et environnementaux.

Depuis les premières autos fabriquées en série par Panhard en France, l’automobile vit sa première remise en question et sa première grande révolution. La mobilité du futur annonce la fin l’automobile universelle et individuelle telle que nous l’avons connue.

Début octobre, le Mondial de l’Auto de Paris s’attaquera à cet enjeu en réunissant constructeurs, équipementiers, start-ups et innovateurs, avec un événement spécial intitulé Mondial Tech.

Pour subsister, la mobilité individuelle devra être d’abord celle de l’automobile durable, avant celle de la voiture autonome. Les constructeurs vont en effet devoir avant tout proposer des solutions en termes d’émissions de CO2, de polluants, de poids et de cycle de vie des produits du berceau à la tombe.

Avec moins de mécanique et plus d’informatique, les ordinateurs et les réseaux contrôleront tous les systèmes qui permettront entre autres des prestations d’aide à la conduite, de confort et – à terme – les véhicules autonomes sans chauffeur.

Economiquement, l’enjeu de cette nouvelle mobilité repose moins sur l’offre technologique que sur des véhicules adaptés et adaptables aux enjeux sociétaux, aux usages émergents, aux désirs des personnes. Ainsi, la personnalisation et l’adaptabilité dans le temps des prestations, des services, des fonctionnalités ou des performances en fonction des besoins, des modes de vie ou des contextes seront des pistes aux différentes situations d’usage, de sécurité climatique et de mobilité géographique – par exemple, les solutions ne pourront plus être les mêmes selon que l’on habite en ville ou à la campagne.

Ces technologies devront être accompagnées d’offres de confort et de bien-être. Exogènes à l’univers automobile, les environnements numériques, souvent résumés à la taille des écrans, sont encore loin d’être matures. Les interfaces et les interactions devront exprimer la diversité des usages, mais aussi la confiance en ces systèmes complexes. Elles devront également être des réponses aux géants du numérique, pour que l’auto ne soit pas un simple accessoire du smartphone, mais dispose de véritables systèmes d’exploitation à partir, pourquoi pas, de synergies européennes.

Enfin, l’automobile nous rappelle qu’elle est à la fois un marché de commodité, de passion et de paradoxes. Pour construire ces offres nouvelles, la réussite sera là où sont les rêves des designers et des ingénieurs.

Jean-Louis Frechin

Suite de la Serie Automobile

Publication originale dans les Echos

18/09/2018 | Jean-Louis Frechin | Économie & société | Innovation | Tribune |

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