Design vs Approche scientifique: the google case

Douglas Browman, le designer qui avait intégré Google il y a trois ans, quitte le géant de l’informatique.

Sur son excellent blog stopdesign, Douglas Browman nous explique les raisons de son départ.

Making the rounds is this blogpost by Douglas Bowman, Google’s (former) Visual Design Leader, where he explains his frustration with Google’s overly engineered approach to measuring the impact of minor design changes, for example, Yes, it’s true that a team at Google couldn’t decide between two blues, so they’re testing 41 shades between each blue to see which one performs better. I had a recent debate over whether a border should be 3, 4, or 5 pixels wide, and was asked to prove my case. I can’t operate in an environment like that. I’ve grown tired of debating such minuscule design décisions.

Justifier, prouver, évaluer quelque chose qui relève de l’esthétique, de la beauté est une des grandes différences entre les approches scientifiques et esthétiques. La raison triomphe souvent sur l’émotion. Le monde rationnel ne porte t’il pas cependant certaines limites.

La cuisine d’Olivier Gagnère n’est pas qu’une question de chimie moléculaire mais de talent, d’expérience et d’éducation.

Le design est victime de ce déterminisme ultra rationnelle et beaucoup d’agences de design prétendent désormais proposer des méthodes scientifiques pour construire le design d’information, l’expérience utilisateur (User X), les ressentis sensorielles et autres ergonomies artistiques (citations lu sur le Web). Pretendre que l’on propose la vérité et que l’on utilise le design comme une ressource tactique ou une fonction est un danger pour le design et la négation de son histoire mais surtout un frein à l’innovation, la création et le talent. 

Construire des équipes transdisciplinaire est un enjeu vital pour toute entreprise contemporaine. Reinventer le design en comité, n’est pas la solution face aux enjeux d’humanisation des technologies et de créations de nouvelles valeurs. Le talent et la création au service des autres est une ressource rare et stratégique difficile à trouver et importante dans un monde complexe comme le notre.

Designer, ne nous trompons pas de propositions. Google est une grande société qui a innové avec le design radical de sa page d’accueil historique. Les enjeux sont aujourd’hui de rendre ses outils un poil moins évanescent et inscrit dans une culture, une sensibilité et une représentation identitaire construite. 

Bonne continuation Douglas… et vous vous en pensez quoi ?

PS: Douglas est désormais chez Twitter. 

Talents such as creativity, collaboration, communication, empathy, and adaptability are not just nice to have; they’re the core capabilities of a 21st-century global economy facing complex challenges.  (Ideo)

Lire l’article de Folrian Innocente à se sujet chez Mac Generation

Google : un design dicté par les chiffres

par Florian Innocente le 23.03.2009 à 12:37
Un poste est désormais vacant chez Google, celui de Visual Design Lead, une sorte de patron du design, appliqué ici aux applications web du moteur de recherche (Gmail, Calendar, Blogger, etc). Douglas Bowman, qui l’occupait depuis sept ans a rendu ses crayons et il livre quelques explications sur son blog.

En résumé, le design chez Google serait devenu une affaire d’ingénieurs et non de designers « Sans une personne aux commandes qui comprenne les principes du Design, une société finit par ne plus avoir de raisons de prendre de décisions de cette nature […] Sans convictions, le doute s’installe. L’instinct fait défaut […] lorsqu’une société est remplie d’ingénieurs, cela revient aux ingénieurs de débrouiller le problème. Retirez toute subjectivité et ne regardez que les chiffres. Les données sont en votre faveur ? Ok, vous lancez le produit. Les données révèlent quelques points négatifs ? Retour à la planche à dessin« 

Un schéma de fonctionnement qui, selon lui, finit par paralyser les décisions et empêche de faire preuve d’audace. Il cite en exemple un cas où une hésitation entre deux tons de bleu a conduit les équipes à tester 41 dégradés de chacun d’eux afin de trouver celui qui marcherait le mieux.

Il se dit fatigué de travailler dans un environnement où les plus minuscules décisions doivent être soupesées. Comme de devoir justifier son choix pour une interface où la question était de savoir si la bordure devait avoir une épaisseur de 3, 4 ou 5 pixels « Il y a des questions de design beaucoup plus excitantes à régler« .

Pour autant il convient que cette appétence de Google à vouloir tout quantifier et tout analyser s’est plutôt traduite par d’excellents résultats et que cette société propose un cadre de travail hors du commun. Mais il conclut « Une chose qui ne me manquera pas c’est cette philosophie du design qui ne jure que par les chiffres.« 

A lire également: google, plus data que design

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