Nous célébrons les 50 ans de l’année 1969. Cet anniversaire honore l’aboutissement de rêves humains lancés après la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, 1969 a vu le premier vol du Boeing 747, qui a démocratisé le transport aérien de masse, le premier vol du supersonique franco-anglais Concorde, et bien sûr le premier pas de l’homme sur la Lune. 1969 est également l’année d’Arpanet, l’ancêtre d’Internet qui établit le 21 novembre 1969 une connexion entre l’université de Californie à Los Angeles et le Stanford Research Institute, rejoint ensuite par l’université d’Utah et l’université de Californie à Santa Barbara.
Ces avancées ont bouleversé nos vies et rétréci la planète. Le transport aérien de masse a gagné sur la vitesse, mais il est désormais contesté. La Lune n’est plus un enjeu, sauf sur le chemin de Mars. Internet est le moteur de révolution industrielle du XXIe siècle.
Bien sûr, ces avancées, si elles ont été bénéfiques pour les humains, n’ont pas été sans conséquence sur l’environnement. Il est capital désormais de réparer ce que nous avons abîmé et d’apprendre à vivre autrement. Nous devons conduire « l’âge des choses légères », comme les nommait le designer Thierry Kazazian dans son livre éponyme.
Cependant, certains discours sur l’écologie et le climat se radicalisent, tendent à devenir des croyances, des idéologies, des combats clivants et une promotion des peurs. S’il n’est pas question ici de contester les périls vers lesquels nous allons, on peut se demander si annoncer toujours le pire constitue la bonne méthode. « Pour changer la société, il faut changer les hommes, et pour changer les hommes, il faut leur donner envie ! » affirmait Albert Einstein.
Nous devons désormais moins conquérir que cohabiter avec notre milieu, moins dépendre de ressources qui nous ont été léguées. Bâtir de nouvelles symbioses entre l’homme et son milieu, inventer des activités sans impact, résoudre la fragmentation énergétique, réinventer notre habitat et notre alimentation, mais surtout définir un nouvel humanisme qui nous changerait nous-même !
« On jugerait bien plus sûrement un homme d’après ce qu’il rêve que d’après ce qu’il pense », avançait Victor Hugo. Alors, soyons à la hauteur, et bâtissons les rêves que nous pourrions célébrer en 2069.
Jean-Louis Frechin.
Publication originale dans les Echos
02/07/2019 | Jean-Louis Frechin | Économie & société | Innovation | Tribune |