Quelle entreprise pour demain ?

Le numérique modifie notre vie quotidienne, nos actions et nos entreprises. Cette transformation redéfinit la façon dont nous « faisons les choses » et impose de nouveaux modes d’organisation, plus horizontaux. L’idée de l’entreprise est née à la fin du XIX e siècle de la nécessité de gouverner et d’inscrire dans le collectif l’invention comme un destin commun. Elle incarnait l’inventivité technique, un collectif de travail, un espace de négociations sociales au service du « progrès » et de recherche de l’innovation pour une rentabilité à long terme. Cette logique s’est brisée dans les années 1980. Comme le rappellent Armand Hatchuel et Blanche Segrestin dans leur livre « Refonder l’entreprise » (La République des idées, Seuil, 2012), ses raisons d’être se sont orientées vers le profit des actionnaires et le court terme. Elle a délaissé le produit et peine à comprendre les mutations contemporaines.

Comment l’entreprise peut-elle redevenir une force de proposition centrée sur le progrès partagé ? A mon sens, les organisations du futur seront tournées vers les hommes, les initiatives et des coopérations appliquées à de nombreux domaines : l’éducation, l’environnement, l’intérêt commun, le travail, le partage, l’idée d’entreprendre, l’innovation sociale… Celles-ci porteront le désir et l’ambition de proposer des produits, des valeurs et de l’attention qui changeront notre quotidien durablement.

Aux Etats-Unis, les « benefice corporations » en sont un exemple. Elles considèrent que les résultats se mesurent autant en termes de profit que d’impact positif sur la société et l’environnement : « Nous ne voulons pas être les meilleurs du monde, mais les meilleurs pour le monde ! » En France, des mouvements comme OuiShare, des entreprises de l’économie du partage, mais également des industriels comme le fondeur Favi ou la biscuiterie Groupe Poult proposent des organisations relevant ces défis.

Ils contribuent à inventer à la fois l’« entreprise du futur »… et le futur de l’entreprise.

Jean-Louis Frechin, est designer, fondateur de nodesign.net et commissaire de Futur en Seine 2013, dont le thème sera « Entreprise(s) du futur ».

Publication orginale dans les Echos

28/04/2013 | Jean-Louis Fréchin | Développement | Tribune | LesEchos

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