Designer la démocratie

Qu’est-ce que le Partenariat pour un gouvernement ouvert (OGP), dont le sommet mondial vient de se clore à Paris ? Initié en 2009 par Barack Obama, l’OGP se propose de « revitaliser ” la culture démocratique. Dans le contexte actuel d’urgence démocratique, de dérives autoritaires ou de terrorisme, trouver de nouvelles manières de faire société redevient un enjeu. Les avancées du numérique ont mis en avant l’inadaptation des organisations gouvernementales et les attentes fortes de la société civile pour plus de transparence et d’ouverture. De nouvelles formes d’engagement et d’organisation sont apparues, basées sur la puissance des technologies – les « civic tech ». Avec un discours souvent très technologique, ce mouvement vise à interagir avec les institutions, à améliorer l’efficacité et la responsabilité des gouvernances, mais aussi à contribuer aux fonctionnements démocratiques et au contrôle de l’action publique. Beaucoup de ces actions relèvent de la transparence due aux citoyens, de « contributions » et de collaborations avec la société civile pour une meilleure efficacité des propositions de loi ou des services d’intérêt général. Désormais, l’enjeu est d’orienter résolument les actions autour de projets, de services, d’usages afin de donner l’envie et le pouvoir aux citoyens de collaborer à la vie de la cité. Ainsi, le designer Armel Le Coz, délégué général de l’association Démocratie ouverte, propose des projets originaux, ancrés dans le contexte spécifique de notre pays, à l’exemple de son « Tour de France des maires ». Le Portugal vient d’annoncer le premier budget participatif à l’échelle d’un pays, quand Paris détient le record de la part de budget attribué aux propositions citoyennes. C’est donc un engagement pour l’engagement, pour l’intérêt général et pour nos destinées communes qu’il s’agit désormais de partager. Comme le dit Paul Richardet, du Numa, « chacun d’entre nous doit pouvoir y être impliqué à son niveau de légitimité, de compétence et d’action “. A cet effet, le design doit contribuer aux démarches de l’OGP par des propositions, des outils simples, mais surtout donner meilleure forme à la culture démocratique.

Publication originale dans les Echos

13/12/2016 | Jean-Louis Frechin | Économie & société | Innovation | Tribune |

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