Automobile: révolution numérique 3/3

L'Insolente

Le développement des technologies numériques a un impact considérable sur l’industrie automobile, tant sur les aspects de conception, d’équipements, de gestion générales du véhicules et de fabrication que sur les services et la vie à bord et la nature même de l’économie des véhicules. Voici quelques-uns des principaux enjeux liés à la transformation numérique de l’automobile et les façons dont le design peut l’accompagner.

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  1. La sécurité : les technologies numériques peuvent également améliorer la sécurité des véhicules. Par exemple, les systèmes d’alerte de collision imminente ou de détection de fatigue du conducteur, d’alcoolémie peuvent prévenir les accidents. Ces équipements sont souvent proposés par des starts up ou des équipementiers.  
  2.  L’assistance à la conduite : les systèmes d’assistance à la conduite, tels que le régulateur de vitesse adaptatif, le système de maintien dans la voie, l’assitance au freinage d’urgence  et l’aide au stationnement, rendent la conduite plus sûre et plus confortable. Certains constructeurs travaillent même sur des technologies de conduite autonome et les nouveaux environnements informationnels. La plupart de ces technologies viennent des équipementiers, comme Valéo ou d’acteurs extérieurs comme google. 
  3. Les services connectés : les voitures connectées permettent aux conducteurs et aux passagers d’accéder à une multitude de services en ligne, tels que la navigation, le streaming de musique, la messagerie instantanée, la météo, les Web etc. Ces services améliorent la vie à bord, les prestations du véhicule et leur qualité générale. Mais également une extension de la sphère intime et familiale numérique.  Cependant les cycles de l’automobile et la difficulté à sortir de leur domaine d’expertise n’ont pour l’instant à quelque exception, pas offert d’univers numérique réellement convaincant par la nature même de leur univers historique de conception et par la rareté des profils de concepteurs numériques de haut niveau. Cette extension desirable de l’automobile est par nature celui du Design comme stratégie et comme action. 
  4. La personnalisation : les technologies numériques permettent aux conducteurs de personnaliser leur expérience de conduite en fonction de leurs préférences individuelles. Les voitures peuvent mémoriser les réglages de siège, de climatisation, de musique, etc. pour différents conducteurs et s’adapter à leurs besoins. Mais également pourquoi pas le profil de performance ou de confort de l’auto. Ces pistes semblent prometteuses pour faire quasiment PostProduire l’usage fin d’une automobile par son utilisateur.
  5. La mobilité as a service les technologies numériques rendent possibles la plateformisation et la gestion des véhicules afin de les gérer de manière efficace en fournissant des informations sur la consommation de carburant ou recharge électrique, l’entretien et la localisation des véhicules. La mobilité as a service est la conséquence de la gestion fine des flotte, l’automobile centrée “usage” nécessite de nouveaux « objets » permettant des pratiques nouvelles: plateformes, applications clients, mais également véhicules adaptés pour intégrer la dimension physique de l’usage, du partage et l’état des véhicules restitué en termes d’odeur, de propreté et d’hygiène générale. L’éventuelle utilisation de véhicule autonome à terme renforcera les besoins en design d’usage, logistique, de réassurance du client et de sentiment de sécurité réelle et informationnelle. En un mot, l’incarnation du service globale. 
  6. L’automobile durable: Au-delà de ses améliorations d’usages, de productivité ou de commercialisation, le numérique sera au cœur des propositions de mobilité durable et des nouveaux supports tout au long de leur cycle de vie. Cette dimension systémique de l’impact des véhicules devra être accompagné également par le design tout au long des cycles de vie du véhicule et son insertion dans les nouvelles mobilités. Notamment en termes d’adoption, de perception, de comportement et de désirabilité. 

 

Données, mais pour qui ?

Les données générées par les véhicules connectés sont précieuses et peuvent être utilisées à des fins commerciales ou de recherche. Les voitures connectées collectent une quantité importante de données  telles que la localisation, les habitudes de conduite, les contacts téléphoniques, etc. Elles sont un enjeux, mais également une préoccupations en matière de protection des de la vie privée et de sécurité informatique. Les constructeurs automobiles doivent donc être vigilants quant à la protection de celles-ci . Dans ce contexte, la question de savoir qui détient et contrôle ces données est cruciale. En général, les constructeurs automobiles ont la propriété des données collectées par leurs véhicules. Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont un intérêt majeur pour ces données utilisées pour la publicité ciblée, la cartographie ou la promotion d’un écosystème complet matériel et application. 

L’habitacle augmentée

L’intégration et la qualité des interfaces et des expériences proposées dans les automobiles sont pauvres, inégales, avec de nombreuses faiblesses inexcusables en intégration,conception générale,  typographies, clarté, qualité perçue et en innovation. L’intégration-écran/tableau de bord reste également imparfaite et immature, il y a une nécessité à sortir des batailles de la taille d’écran et de la fluidité pour entrer dans l’ère d’approche systémique de l’habitacle et des usages avérés. Enfin, il y a un enjeu de synergie et de gestion des univers  numérique et physique pour  permettre des automobiles durables et éviter la datation numérique qui déclassent les automobiles âpres 3, 6 et 9 années d’utilisation. 

Bataille stratégique

Les systèmes opératifs numériques proposés par ces géants aux constructeurs sont appréciés pour leur confort, l’unicité des univers proposés, la continuité d’usage. Les GAFAM ont ainsi développé des partenariats avec des constructeurs automobiles pour intégrer leurs services dans les véhicules connectés, tels que Apple CarPlay ou Google Android Auto. Dans ces cas, les données générées par les services sont partagées selon négociation, gratuité ou redevance.  Dans ce contexte, la propriété  et le contrôle de ces données est cruciale.Il est important de noter que la réglementation en matière de protection des données personnelles, telle que le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union européenne, impose des règles strictes pour la collecte, le traitement et le partage des données personnelles. On assise ainsi a une bataille stratégique pour savoir si l’automobile sera un accessoire du téléphone ou si l’auto est une plateforme de centralisation, un hub personnel, une extension du domicile.  Entre Tesla, Volkswagen, Mercedes ou Renault, les stratégies sont très différentes. L’électrification commoditise l’automible et renforce sa dimension d’ordinateur du roues.

Bataille des batailles

En conclusion, la transformation numérique de l’industrie automobile est un changement total de paradigme de valeur . Offres de nouvelles énergies multiples, Electrification, données, service, enjeux de fragmentation des mobilités et nouveaux usages.  Mais surtout dans le contexte et la pression d’une gestion climatique raisonnable et raisonnée qui est surement la plus importante crise que l’automobile est à gérer: Celle de sa possible fin, si elle ne réagit pas mais également les facons dont elles seront orientés, en Europe par le politique dont la culture scientifique n’est pas le fort . Le design dans sa dimension stratégique et numérique doit aider à gérer, proposer, inventer, rendre lisible et désirable toutes ces mutations. 

Le design dans sa dimension stratégique et numérique doit aider à gérer, proposer, inventer, rendre lisible et désirable toutes ces mutations.

Découvrir à la suite de la série  d’articles : Automobile

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