L’expansion de l’usage du vélo en ville questionne l’aménagement urbain, notamment les espaces de cohabitation entre automobiles et deux-roues. Elle souligne aussi et surtout les limites des ressources et de l’espace dédié au stationnement. Le vélo « usage », c’est à dire les offres de vélos en locations type Vélib et Vélo’v et les offres de vélos en « free-floating » nécessitent de nouvelles solutions pour gérer, organiser et domestiquer de façon optimale le partage de l’espace public. L’invention de nouvelles situations et d’aménagements sont nécessaires. La cohabitation et la complémentarité de ces systèmes sont également importantes. Il n’est alors ici pas tant question de mobilier urbain que d’une vision et d’un système cohérent d’aménagement de la ville. Il s’agit d’organiser les phénomènes de mobilité et les nouveaux dispositifs qui vont l’organiser.
Free-floating et organisation
Au-delà du développement quasi anarchique du vélo individuel (comportements routiers, vols, trafic, impossibilité d’identifier les vélos, niveau de maîtrise très hétérogène), l’émergence du “free-floating” semble aujourd’hui un souci plus qu’une opportunité pour le développement du vélo en ville. Comment partager intelligemment nos trottoirs et éviter l’accumulation de ces vélos en “free-floating” ou de leur cadavre ? La “junk mobility” ne pourra être une solution durable pour les déplacements dans les grandes villes que si elle arrive à créer une organisation. C’est-à-dire à “faire infrastructure” par une structuration légère et innovante de ses flottes.
Organisation et flexibilité
Comment organiser la liberté et la facilité d’usage du deux-roues personnel ou partagé? Notamment, comment penser son stationnement permanent lors d’événements ou de rassemblements populaires ? Comment les villes peuvent-elles gérer la transition entre le tout voiture et l’émergence de ces nouveaux modes de mobilité? Comment construire un rééquilibrage vertueux ?
Le stationnement, les dégradations et le vol sont de nouvelles problématiques à adresser. Il est essentiel de ne pas décourager les adeptes de la petite reine en ville. De ces paramètres dépendent, par exemple, la réalisation de l’objectif de la Mairie de Paris visant 15 % des déplacements à vélo d’ici à 2020. La qualité de design et de service de l’offre est également importante pour bâtir une identité urbaine métropolitaine.
Fort de ce constat, NoDesign a lancé un projet de recherche et de propositions de solutions pour répondre aux enjeux des nouveaux usages urbains. On le mesure, il reste beaucoup à faire. Mais quoi qu’il arrive, il faudra pour “faire ville” intégrer ces externalités positives à tout projet de vélo partagé.
NoDesign se tient disponible sur demande pour exposer ses projets sur le sujet.