Manifeste de l’"atelier"

Ensci Les Ateliers


Une école Atelier

La compréhension des processus et des conditions de production sont dans l’histoire du design, de l’artisanat des éléments centraux de la pratique, mais également de l’apprentissage du design industriel. Des ateliers de maquette, de prototypages et de fabrication ont ainsi été au cœur des recherches et productions des lieux qui enseignent le design: École de Fabrique Saint Étienne (1875), Bauhaus (1920), Ulm (1960), Ensci les Ateliers (1980), etc...

Le design industriel est la conséquence des mutations historiques du système de production des objets et des conditions de leurs usages: le passage de l’artisanat à l’industrie au Bauhaus, la rationalisation industrielle à l’école d’Ulm, mais aussi lors des années 1970 de la valorisation des démarches d’artisanat et de prototype comme  laboratoire de la pensée du système des objets et  l’industrie en Italie (Ettore Sotsass, Andrea Branzi, Memphis, Enzo Marie, etc..)

La France, située entre ses deux grandes nations historiques du design possède une position singulière en retrait lors des débuts du Design et subit le difficile renoncement aux arts décoratifs et à son artisanat d’art.

Grâce sa pensée théorique et conceptuelle, elle décide à la suite des changements de société dans les années 70 de créer une école destinée à combler son retard.

La fondation de l’Ensci, en 1982 est une tentative de modification de l’approche française centrée sur la pensée abstraite et rationnelle ou « l’objet rarement nommé, jamais touché semble être défini comme l’ultime aboutissement d’une démarche linéaire, nécessaire  procède de la seule rationalité déductive qui va de la loi scientifique a ses applications ».

Au dela du simple rapport entre Art et Industrie, L’Ensci a été imaginer pour répondre à ses enjeux: créer une culture technique, en penser les processus esthétiques et ses usages.

Cette nouvelle école sera donc un espace de pratique mais aussi un espace de pensée. Cet aménagement particulier lui a donné son nom: Les Ateliers.

L’ingénieur Jean Prouvé entrepreneurs, constructeurs, théoriciens et praticiens, figure de cette inspiration a inspiré ces approches.

L’ENSCI Les Ateliers propose de répondre à un double enjeu:

Valoriser la culture scientifique, technique pour proposer des « objets industriels » singuliers et désirables.

Modifier les modèles culturelles de création et de productions de ces objets par une formation et une éducation nouvelle orientes sur les objectifs de la société et de l’industrie.

L’Ensci dans son organisation, ses missions, son histoire et ses projets est un Atelier de pensée et de pratique qui s’inscrit, participe et contribue à l’histoire du design et à la dynamique des FabLabs .

L’ « atelier » comme nouveau salon

Fabriquer la transdisciplinarité.

Pour l’ENSCI Les Ateliers, les ateliers ne sont pas seulement des lieux de fabrication et de prototypes, ce sont surtout des espaces de conception et de création. L’exécution d’une idée participe à la réalisation d’un dessin et d’un dessein: le projet. Elle en est autant sa genèse que son aboutissement.

Nos Ateliers tant matière que de projets y sont des espace de pensée, de propositions, d’échanges et de formalisation.

La fabrication assistée par le numérique a fait apparaitre de nouveau processus de production intégrant des outils logiciels, des imprimante 3D et autres machines de prototypages rapides désormais connectés à des ordinateurs qui ont transformé les pratiques industrielles.

La diffusion et les progrès de ces technologies permettent désormais une utilisation démocratique par des acteurs connus (designers, architectes, ingénieurs), mais aussi par de nouveaux acteurs issus de la société (amateurs, hackers, bricoleur).

Cet ensemble,  en réseau et informé forme les acteurs de ce que notre écosystème de conversation nomme le « Nouveau Monde industriel » (B.Stiegler).

Les nouveaux outils numérique élargissent et changent l’équipement, mais aussi les objectifs des ateliers tels que nous les connaissions au XIX et XX siècle.

Le numérique est également un matériau qui investit en tant que tel les ateliers du XXI siècle.

Le numérique est le moteur d’un changement d’âge économique, philosophique et social qui bouleverse l’objet, le sujet et la nature de ce qu’il est possible de produire dans ces « ateliers ».

Ces nouveaux ateliers hybrides et transversaux permettent ainsi l’émergence de propositions exploratoire permises par le numérique; de nouvelles utopies, nouveaux objets et de nouveaux usages et de les rendre visibles.

C’est pour cette raison que nouvelles Matières, nouveaux procédés et processus, mais aussi l’électronique, l’informatique, la chimie, la biologie font parties intégrantes de ces ateliers autant comme moyen que comme objectif de projet.

Ces nouveaux ateliers ont pour objectifs non pas tant la mise à disposition de moyen que d’être des espaces de projet, de création et de propositions.

Les savoirs faire et les expertises des « fabricants » (prototipistes, arisant, métier d’arts) sont nécessaire à ces Ateliers de fabrications. C’est notre histoire et nous avons certainement oublié son importance pour l’avenir au détriment d’une célébration patrimoniale.

L’objectif de ces nouveaux Ateliers, mais aussi de notre démarche de création industrielle est de s’éloigner de la production d’objets connus pour s’atteler à inventer et proposer de nouvelles situations et les nouveaux objets/services du XXI siècle (objets programmables,  objet imprimable/téléchargeable, Spime, NéoObjet, objet à terminer).

L’atelier est un lieu de projet et de prototype, en cela il est un lieu des pensées émergentes sociales, scientifiques et techniques qui incarnent des situations nouvelles: objets, systèmes, services, logiciels, médias.

Cet atelier  est une fabrique de pensée ou l’on conçoit, crée, dialogue avec des expertises pluridisciplinaires, mais également un lieu l’on représente, forme et propose . Il ne sépare pas le pourquoi du comment, la conception de l’exécution. L’atelier s’éloigne de fiction et la communication spéculative, en cela il est dans le réel.

L’atelier est un lieu et un fonctionnement qui apportent à la société, aux personnes et aux institutions les valeurs et succès avérés de notre école « prototype ».

La démarche de la création industrielle: Nous formons des créateurs aux profils de capteur, de médiateur, et de révélateur du monde qui change.

Les conditions d’applications de cette approche est de s’incarner dans des lieux physiques. Les Ateliers sont des tiers lieux qui incarnent les résultats de la démarche expérimentale et pluridisciplinaire de la pratique du design impliqué.

L’atelier tel que nous le pratiquons est un lieu d’échanges, de création, d’expérimentation , de création, reconstruction, de modélisation tant théorique que pratique. l’endroit ou naissent les « propositions » et les « choses ».

Le « salon » comme nouvel Atelier

L’atelier du XXI siècle, est une proposition de réponse aux défis du siècle qui commence. Crises globales, économie de la connaissance, importance de la recherche, éthique . En cela, il s’inscrit dans la figure de la renaissance et des salons des lumières. Il propose également les formes de cette production d’intelligence.

Ce Salon qui est aussi un Atelier est un espace physique de rencontre, d’échange et de proposition avec la recherche, la science, le design, l’art, l’ingénierie, les sciences de gestions, les humanités...

Les Ateliers Salons sont autant les lieux de fabrications que des espaces de conceptions. ils élargissent et redéfinissent l’univers du laboratoire en l’ouvrant à d’autres modéles et à l’innovation.

L’Ateliers/Salon change le chemin linéaire abstrait, fictionnel, spéculatif, déductif qui va de l’analyse de loi scientifique vers des spécifications et des applications.

il est une organisation ouverte modifiant les organisations hiérarchiques et libérant la créativité de toit un chacun. Il est un espace de convergence des sciences et des technologies. Il fonctionne en mode ascendant. Il est agile et accélère les processus de propositions. Il fait émergé les talents et les énergies. il adresse la force des symboles, du sens et de l’ esthétique du projet et du changement..

L’atelier met la pratique et la démarche expérimentale au cœur de l’apprentissage et la production de connaissance.

L’Atelier Salon, lieu de pensée et d’action interpelle les conditions de production de connaissance tel que nous les connaissons: universités, laboratoires, écoles, entreprises, collectivités territoriales mais aussi ses rapports avec la société et les gens. On ne peut en effet pas faire les choses de demain comme on les a faisait hier, du haut vers le bas. Des dialogues et des rencontres doivent ainsi se créer avec la Société.

L’Atelier Salon, comme le design ou l’architecture considère la fabrication de « représentation »  comme faisant partie de l’ensemble des défis et ne sépare pas la connaissance de ses applications adoptables par la société.

L’atelier Salon propose une sorte de nouvel artisanat du XXIe siècle qui conjugue connaissance, savoir, processus, savoir faire dans un champs pratique. Le prototype et le démonstrateur sont ses moyens d’expression.

Les machines de Ateliers qui exécutent des fichiers ne peuvent remplacer les savoir-faire des artisans, prototypiste, et autre maitre d’atelier, ni l’esthétique, les formes et les solutions sensibles. Ceux-ci sont au cœur des échanges de l’atelier. En cela le Salon Ateliers ne remplace pas les expertises, mais les agrèges. Nous croyons que cet atelier salon tire sa richesse de la diversité des personnes qui le fréquentent et le pratique plutôt que des machines qui l’équipent.

Ces acteurs possèdent des profils variés permettant des approches pluridisciplaires et relevant de la culture de la sérendipidité e des découvertes. Il combine des savoirs de natures différentes: artistiques, créateurs, concepteur, ingénieur, philosophique, spécialiste des sciences humaines et sociales, économique , Scientifique et experts de la fabrication mais aussi amateur, bricoleur, ou apprenant.

Cet Atelier où l’on pense et on fait, rééquilibre les caractéristiques abstraites de notre culture, de notre système éducatif et de notre société . l’atelier est un espace de pratique qui est le complément nécessaire de notre pensée basé sur l’analyse et la synthèse.

Le salon Ateleir  réunit en cela les antagonismes de l’art et de l’industrie, de la science et de la technique, la conception et la fabrication qui dans un monde complexe ne devraient plus être opposées, mais cohabitées dans un même espace d’invention.

Ce salon Ateleir est nécessaire à l’équilibre de l’esprit de notre culture.

le design est au centre de cette pensée active et expérimentale. Il introduit les pratiques inductive et intégrative des savoirs faire techniques et artistique et des concepts théoriques et scientiques.

La construction esthétique et la forme des dispositifs et des productions sont également un enjeu majeur et central pour proposer des représentations, formes, symboles, usages, adoption et désirs.

Nous passons ainsi de la culture de l’analyse et de la synthèse cartésienne au modèle d’analyse sensible et de la synthèse créative du design.

Savoir penser - savoir-faire -  savoir faire faire - savoir-faire ensemble - et « faire faire pour faire comprendre » e transmettre sont les points clés de la démarche du design et de ces nouveaux salons actifs que nous appelons de nos vœux

l’atelier Salon est à ce titre une école et une fabrique créative de forme et de dessein.

Il est une opportunité pour enfin intégrer le potentiel du design dans « la culture française ».

l’atelier Salon est une école des nouvelles situations destinées à aborder la complexité de l’époque. Cette condition d’intelligence collective, de l’agilité et de la pratique est consubstantielle au numérique. En cela, il est le moteur intégratif de la transdisciplinarité par la pensée, la pratique, l’échange et le prototype.

C’est donc une situation transformant en profondeurs les pratiques classiques de la production de connaissance et les pratiques classiques productions des idées, des produits et des services qui nous sont proposés ou imposés.

l’objectif de l’atelier  est autant le quoi produire que le comment produire

L’atleir salon est holistique et adresse le tout et le particulier, c’est a dire dépasser la question des appareils techniques pour proposer des appareils expressifs centrés sur des usages et des pratiques humaines.

Les composantes principales d’un salon ateliers sont les objectifs, le projet, les personnes, les échanges et ce que l’on propose de penser et de représenter.

L’atelier Salon est un moteur du dialogue et des échanges scientifiques, industriels et entrepreneurs.

L’atelier replace l’objet, l’exécution au cœur de l’offre. il change les conditions de l’existence de l’objet, ainsi il propose une nouvelle chaine de « d’innovation » rapide basé sur l’essai erreur centrée sur des usages adéquats intéressants la construction du « Nouveau Monde industriel » et l’innovation sociale.

L’atelier met la pratique et la démarche expérimentale au cœur de l’apprentissage et la production de connaissance.

Les crises actuelles et les  espérances, placés dans le FabLab ne doivent ne pas nous faire confondre les désirs d’émancipation des gens, les crises du marketing et de l’offre, les nécessaires mutations de la recherche académique, les difficultés d’adapter ce que nous sommes en France au défi du monde et l’impasse du modèle du tout consommation qui exclut les gens de leur existence.

l’Atelier est ainsi l’espace de contribution et d’échange qui incarne un Nouveau Monde industriel.

nouvelle forme, nouvelle organisation, nouvelles contributions, nouvelles transformations, nouvelle socialité, nouvelles valeurs

Ces ateliers de la sciée de la contribution, de la transformation et des échanges sont les éléments moteurs du Nouveau Monde industriel et des nouveaux campus

Les résultats des projets ainsi menés sont par nature transdisciplinaires.

Un cabinet de curiosité ouvert du « l’article scientifique » au « prototype »

La figure du « salon atelier »  doit également adresser la société et élargir le modèle fermé du laboratoire dans de nouveaux lieux et nouvelles situations d’ouverture, et d’adresse aux publics  (étudiants, amateurs, etc...)

Le Salon Atelier est ouvert dans le contexe de leur implantation et adaptés aux objectifs et impératifs de chacun: campus universitaires,  « clusters »,  entreprises, organisations, collectivités territoriales. Il est un lieu ou l’on voit les processus en train de se faire. C’est un lieu ou l’on pense, fait et/ou l’on voit, un lieu ou on apprend et on échange, un lieu ou on écoute et on participe

Cette capacité à exposer et à dialoguer est primordiale. Le salon et l’atelier sont des espaces de l’imaginaire et des possibles, ce sont des notions qu’ils nous faut a nouveaux convoquer dans les façons dont nous faisons choses. exposer la science en train de se faire, favoriser vocation et les transformations, lieu ou naissent et s’incarnent les projets.

Dans notre monde abstrait et la difficulté a construire des offres adéquates et a désencombré notre hyerconnaissance, il faut « faire place » Cet atelier du XXIe siècle propose d’être un espace de proposition s’appuyant sur les fondamentaux de ce qui fait notre humanité.

Le Cabinet de curiosité est le lieu ou la science, la connaissance rencontre la société, les amateurs, les acteurs de la transformation, la pratique les usages et la transformation.

Proposer, faire et utiliser des objets plutôt que simplement les consommer.

Les dimensions innovantes, économiques, sociales, technologiques, et  scientifiques du FabLab  sont pour moi le point d’intérêt majeur .

Mais on ne peut non plus désirer une société du chacun-pour-soi sans système identitaire d’objet pour construire des espaces communs.

Montrer exposer converser

Ce projet c’est :

L’atlier c’est plus que numérise les processus de production, ce n’est pas rematérialiser le numérique non plus

C’est inventer e nouvelles manieres de pensée e des nouvelles matérialités

le Fab Lab c’est une sorte de redéfinition de l’artisan, de l’amateur, de l’ingénieur du XXIe.

« passer d’intentions utilisatrices ou spéculative à des intentions fabricatrices » C’est-à-dire d’abord une esthétique usages des symboliques et un écosystème de valeurs et de notions fines qui font que c’est un objet une production humaine.

We use cookies to ensure that we give you the best experience on our website.