Un objet historiquement, c’est ce qui se présente à la vue ou à l’esprit et ce qui affecte les sens. Les Objets sont désormais régis par des caractéristiques spécifiques qui entraînent et créent de nouveaux paradigmes dans la relation de l’individu à l’objet, et de l’objet à la technique. À partir de la définition d’un objet, nous proposons de regrouper l’ensemble des produits, des services ou des espaces utilisant les TIC et par extension future les BNIC sous la métaphore de « NéoObjet » ou d' »HyperObjet ». Les NéoObjets élargissent le champ traditionnel des objets par une division des fonctions et des services. Les objets s’hybrident alors avec des notions d’informations, de relations, de contextes et de représentations nouvelles.
Le courant moderne a construit ses propositions sur le paradigme Forme-Fonction dans une vision progressiste et humaine, le postmodernisme a imposé la primauté du signe et de l’individu sur le projet collectif. Qu’elles vont être les ambitions, les symboles et les desseins des NéoObjets ?
Nous proposons ici de poser les contours des caractéristiques des NéoObjets.
Le « NéoObjet » est l’ensemble des produits, des services ou des espaces utilisant les TIC comme moteur fonctionnel . Le « NéoObjet » est un support et une forme animée par un programme qui porte et hybride des situations, des représentations, des interactions pour diffuser de l’information ou permettre la communication.
Le « NéoObjet » offre des fonctions et des services non tangibles qui n’existent que par le résultat qu’elles produisent.
– Le « NéoObjet », est inscrit dans le déterminisme technique des TIC, il en est une finalité et une représentation.
– Le NéoObjet est en premier lieu, une situation, c’est-à-dire une conjonction de références spatiales, temporelles et événementielles contextuelle, dynamique et temps réels.
– Le NéoObjet est en premier lieu un usage plutôt qu’une possession, il déporte l’usage et la valeur ajoutée (communication, service) en dehors du périmètre structurel de l’objet.
– Le NéoObjet s’ inscrit dans un écosystème technique, des programmes et un réseau, il n’est jamais un « objet solitaire ».
– Le NéoObjet est un dispositif qui contient des éléments de contact (relation), de contenu (information) et défini par un contexte (situation).
– Les NéoObjets sont la synthèse d’un système idéalement hétérogène et ouvert conçu concentrant information, représentation et interaction.
– Dans le système des NéoObjets, la valeur s’est déplacée vers l’offre, le service et la distribution et forme un ensemble…
– Les NéoObjets, abstractions matérielles, événementielles, temporelles et spatiales, nécessitent plus que (les objets réels) des représentations signifiées, pour rendre lisibles leurs existences et leurs rôles.
– Le « NéoObjet » bouleverse la conception et ma production des produits sur le plan de la forme, de l’usage, de la durée, de la finalité et de la distribution de ces objets .
– Le « NéoObjet » recouvre le système des objets, les espaces domestiques et les espaces publics.
– Le NéoObjets est un objet politique, qui s’applique au territoire par les situations d’ubiquité qu’il crée
– Les NéoObjets sont des objets relationnels, des objets communicants ou des objets réflexifs.
– Les NeoObjets sont plus des outils que des services à usages prédéterminés. Ils relèvent d’une démarche de post production interne et externe propice à diffusion par adaptations et pratiques.
– Le NéoObjet est un objet reconfigurable, et il n’est ce titre jamais fini.
– Le NéObjet bouscule les frontières entre producteur et utilisateur dans un écosystème de collaboration centré sur des pratiques.
Ce « NéoObjet » interpelle la réflexion et la création sur le plan de la connaissance, de la culture, de l’art , de la science, de l’économie, de la société, et de la philosophie. Il appelle à un nouveau design.
Merci de vos avis, contributions et continuations.
jean louis F.
(Ce texte de 2007 est issu de ma participation au Forum d’action Modernité). Ces réflexions ont été présentées au séminaire de préparation des entretiens du Nouveaux Mondes Industriels qui s’est déroulé à l’ENSCI en avril 2009.
Le projet de banc qui illustre l'article me fait penser à un projet de Shigeru Ban ( http://www.a-d-o.fr/index.php/2009/... ). Apparemment le projet est abandonné car il n'y a pas beaucoup de trace de l'objet sur internet.
Bonne continuation !
Florent
merci florent, nous l'avons dessiné en 2006.
jlF
Très intéressant. J'appellerais ça tout simplement un "objet numérique", le numérique étant considéré comme le socle technologique des TIC en tant que technologies reposant sur le calcul informatique. J'y reviendrai bientôt dans un billet.