Des lectures du design.., sur le chemin de Saint-Étienne à Genève en allant au Lift09,
Bien assis dans un TER flambant neuf que la banlieue parisienne pourrait envier, Je parcours avec délice le numéro 30 de la très bonne revue Azimut publié par L’ESADSE, l’école de Design de Saint Étienne. On y découvre un entretien entre le philosophe Pierre Damiens Huygues et Emmanuel Tibloux : « Design, mœurs et morale » pour le moins réjouissant. « Le design est un enjeu »…., le Bauhaus, époque, nouvelle époque ou phase différente ?…. « « Une situation d’enjeu entre ceux qui poussaient le mot et la pratique dans le sens d’une industrie qui ne réfléchirait pas aux conditions de ses propres poussées »….
On y découvre également, avec un écho intéressant au propos précèdent, un article d’Anthony Van den Bossche, un responsable d’entreprise de communication et d’un collectif de designer Duende qui « écrit » avec une « insolence » assez drôle à Andrea Branzi. Ce papier intitulé « Une ou deux choses à propos de notre génération chanceuses » ouvre un débat controverse avec l’architecte Iltalien, icône de la génération Post Moderne qui a renoncé a l’industrie. AVDB reproche à l’architecte italien des propos théoriques face à une production centrée quasi exclusivement sur des vases. ll lui alors oppose la « fonction » à l' »image ». Il est difficile de résumé AB dans cette invective. Sa merveilleuse exposition sur le design italien pré-Memphis présentée à la Triennale a Milan en 2008 en témoigne. Mais le propos d’AVDB n’est pas dénué de certaines vérités et expriment clairement les prétentions d’une génération. Le collectif composé de jeune designer talentueux récemment diplômé propose des projets assez complexes et intrigants. Cependant, contrairement aux revendications du texte, les propositions sont assez peu porté sur la « fonction ». On découvre plutôt le spectacle d’une mise en scène du design qui hésite entre décor, science et spectacle.
C’est courageux, maladroit et stimulant. Mais peut-être que le fait le plus abouti de cette aventure intéressante semble être la communication. Ce qui en affaiblit un peu la force.
Le Lift09 nous offre l’occasion de continuer notre voyage dans les idées du nouveau design
Le « design critic » anglais est décidément en vogue. On le voit dans les écoles. Le pays du design council, du design thinking, du design management, du social design et du design pour tous semble découvrir le continent et prendre gout aux penseurs italiens, aux philosophes français, à la polémique latine et aux pratiques artistiques (Auger & Loizeau, Dune, etc…). Le design anglais est donc devenu un fabricant de questions, un dénonciateurs des travers et des craintes. Ces peurs technologiques sont proches de notre état du moment. Ils ont donc un certain succès en France. On arrive même a les confondre avec des artistes comme le révèle le lapsus d’Hubert Guillaud dans son compte rendu très complet.
Je reste malgré tout sur ma faim et attends des propositions. Ou est l’engagement et l’implication dans le reel du futur et le futur du réel ?. Le Story Telling est-il l’avenir du design ? Cette narration du design n’est-elle pas un risque à terme de se déconnecter de pratiques réelles ?
La dimension critique du design n’est pas si nouvelle et fait parti du design (nouvelles technologies ou pas.). Je pense à Sotssas, Branzi, Local Tools, SuperStudio etc….et a Gropius, et Moholy-Nagy. Le (bon) design est critique par essence, ce n’est peut être pas la peine de le labelliser comme tel, sauf à en faire un marché.
Design des idées Le designer italien Fabio Sergio, du pays icône du design évoque dans son exposé la nécessité de passer du monde de la conception à la conception du monde. Son propos, clair et structuré, est très centré sur les utilisateurs. Il me fait penser à la grande tradition du design anglo-saxon. L’Europe est un peu la tête a l’envers au Lift 09.
David Rose nous propose sa vision de chercheur, mais également d’entrepreneur. Il nous enchante avec ses objets enchantés. David est un expérimentateur, praticien et Il est surtout une des forces de proposition de ce cru 2009.
Tout cela est passionnant et le lift est stimulant. La programmation excellente permet la lecture critique du spectre , des enjeux, des limites, des pistes et des équilibres à trouver pour faire le futur.
La bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas pu aller au Lift09 à Genève est que la Fing organise une édition du Lift en France à Marseille en juin. Profitons-en pour inventer notre futur. C’est le thème
Le Lift par Hubert Gullaud D’Internet Actu
Le Lift et les conférences en Video sur Nouvo
Comment