Les drones, un oeil neuf sur le monde

jean-louis Frechin

Dimanche prochain aura lieu la deuxième édition du Paris Drone Festival. En moins de dix ans, les drones, en regardant notre monde à une altitude basse, ont permis l’émergence de nouveaux usages.

Alors que de grands groupes rêvent de livrer des pizzas ou des colis chez les particuliers, à l’exemple d’Amazon qui vient d’ouvrir un centre de recherche à Paris, les drones font déjà émerger de nouvelles pratiques. Véritables « caméras volantes » capables d’exécuter des mouvements subtils, ils ont par exemple permis à l’émission « Thalassa » de filmer les côtes de France en HD. Les drones grand public permettent de démocratiser la photographie « vue d’en haut ». La richesse et la beauté de ces images sont une rupture dans l’histoire de la photographie : la distance libérée entre l’oeil du photographe et l’objectif, à des altitudes désormais accessibles à tous.

A partir de ces drones grand public, des offres professionnelles accessibles et faciles d’utilisation émergent. Le Disco de Parrot, une aile volante, peut ainsi être programmé pour cartographier une plantation de 80 hectares en trente minutes. Cette collecte de données permet à l’agriculteur d’agir sur ses parcelles de façon optimale. Grâce à la société suisse de logiciels Pix4D, le drone devient un scanner 3D pour l’architecture, l’urbanisme ou la modélisation en 3D de maison pour le marché de l’immobilier. Autre exemple, le français Iconem préserve la mémoire du patrimoine menacé. Sa technologie produit de véritables « reproductions numériques » et garantit ainsi la préservation de la connaissance archéologique et artistique. Des solutions existent également pour les relevés architecturaux, le suivi de chantier, l’inspection technique, l’inspection thermographie pour l’isolation des façades ou encore la surveillance et l’inspection d’incendies… Loin de la science-fiction, les drones exécutent de nombreuses missions qui rendent de nouveaux services aux hommes, et leur donnent un autre point de vue sur le monde dont nous ne pouvons désormais plus nous passer.

Jean-Louis Frechin

 

Publication originale dans les Echos

30/05/2017 | Jean-Louis Frechin | Économie & société | Innovation | Tribune |