Grâce au technologies de modélisation 3D et aux technologies toujours en progrès de prototypage rapide, les objets deviennent imprimables. Nous allons donc vers un nouveau système de conception, production et de fabrication et de distribution AdHoc. Seront nous désormais tous créateurs ? Quelle sera l’esthétique de ces nouveaux objets ?
_Des Objets imprimables: Le développement des outils de CAO et de FAO (CAD-CAM), modifie en profondeur le processus de conception / production / distribution dans une chaîne intégrée, centrée sur le contexte, l’unicité et les échanges. Les progrès du prototypage rapide amènent l’avènement des mini systèmes de production ad hoc nommé «FabLab». Un «FabLab» (contraction de fabrication laboratory) ainsi nommé par Neil Gershenfeld est un atelier composé de machines-outils pilotées par ordinateur pilotable à la demande qui pourra à terme fabriquer à peu près n’importe quoi. Le «FabLab» est le complément naturel du concept d’objet à télécharger. Issu des techniques de prototypage rapide, il impacte aujourd’hui les concepts de fabrication et de production. Il permet des productions spécifiques, à petite échelle, des productions à la demande, etc…Le «FabLab» désigne l’ensemble des outils et des logiciels nécessaires à la production. Le «FabLab» tend à redéfinir la distance entre objet, lieu et temporalité de production. Sa définition élastique mériterait néanmoins qu’on cartographie les utopies qui y sont associés.
_ Du FabLess au FabLAb : Le FabLab bouleversera les entreprises et on peut imaginer quelle boulversera à terme les concepts d’organisation basés sur le branding, l’innovation markétée et le FabLess (entreprise sans outil de production). Les objets que nous achèterons, produirons et utiliserons seront réalisés dans des FabLabs implantés localement sur les lieux de consommation. Un objet pourrait être conçu n’importe où dans le monde, être échangé à travers des sites internet, conçut, modifié ou terminé par son utilisateur final. Cet utilisateur deviendra sa propre marque et son propre producteur.
_ Des ordinateurs personnels à la fabrication personnelle: Le concept de «FabLab» permet ainsi aux “Self Manufacturers”, cher à Eric Von Hippel, de produire et de redéfinir les contours d’un artisanat technologique du XXIème siècle et des concepts de la production sérielle d’unicité. Ses auteurs espèrent un jour en faire un périphérique courant des ordinateurs, permettant la création de nouveaux objets ou la réalisation d’objets directement à partir de plans disponibles librement sur le web. Le «FabLab» se révèle extrêmement utile dans les communautés dont les besoins constituent des demandes trop petites pour être satisfaites par le marché.
Tout à chacun deviendra t’il l’acteur de ses besoins ? Il faut le souhaiter et en anticiper les limites. Rien ne sera désormais plus comme avant. On ne peut plus, en effet, déterminer les intentions d’usages à l’heure des conversations de l’internet. Mais on ne peut non plus désirer une société du chacun pour soi sans systeme identitaire d’objet pour construire des espaces communs. Souhaitons nous des villes ou des systèmes d’objets comme les propositions du “Facteur Cheva”l ?
Les acteurs de la conception des objets (Design, Bureau d’études, association, self manufacturer) ne seront que peu impactés par ces évolutions, mais certainement une cause de l’accélération de leur développement. En effet, le «FabLab» permet en partie l’émancipation des concepteurs, créateurs et artistes et leur donne accès à la production de petite série. Le Fablabs permettra également les itérations à partir des attentes et des envies des personnes. Ainsi, Robert Plotkin dans son livre “Génie dans la machine” revendique l’apparition de logiciels d’invention automatique qui pourront donner à n’importe qui l’expertise d’un artisan. La proposition de Gershenfeld, l’inventeur du concept de «FabLab» peut être débattue, mais il semble qu’elle ouvre des portes fascinantes dans la mesure, notamment, où elle permet d’allier d’une façon prometteuse changements technologiques et modèles différents de développement, de production et de création. Le succès de ces possibilités s’expliquerait par le désir de plus en plus répandu de produire soi-même des objets singuliers que l’on aime et l’on habite plutôt que de s’en remettre à la personnalisation de produits de marchés. Une sorte de Post-Production par l’utilisateur.
Cependant, connecter un site web à une imprimante 3D produira autrement des objets du XXème siècle. La mise à disposition d’imprimante sur les bureaux n’à part ailleurs jamais produit d’écrivain. La dimension technologique et servicielle des nouveaux objets ne peux être sous estimé. L’outil dans ce contexte est moins intéressant que la manière dont en s’en sert, des propositions et des usages qui en seront fait.
Le «FabLab» Produira t’il des situations et des esthétiques nouvelles ? Découvrirons-nous l’expression de leadership créatif nouveau et intéressant à développer ? Qu’elles seront les nécessaires espaces symbolique et identitaire des ces “objets individuateurs”.
Dans cette espérance, ne confond t’on pas la crise du marketing et de la consommation qui exclut les gens de leur existence avec les nécessités et les rôles de la création et d’un design, à renouveler, centré sur l’homme ?
merci pour cet article
"la mise à disposition d'imprimante sur les bureaux n'a part ailleurs jamais produit d'écrivain" mais elle à permis des situations esthétiques nouvelles tout comme le photocopieur et tout système de production mécanique ou numérique.Un nouvel artisan(at) comme il y a un nouvel amateur
Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que les motivations initiales du développement des FabLab n'ont pas l'air d'en refléter les enjeux. C'est mon point de vue personnel mais le fait de donner la possibilité aux gens ordinaires de concevoir pour eux des machines aura davantage un impact écologique. L'élément clé reste la production locale. Un nouveau rapport de proximité sera créé entre l'utilisateur et son produit.
Les signaux faibles de l'avènement des FabLab insiste plus sur le fait que cela donne le pouvoir aux gens de fabriquer par eux même que de concevoir l'objet dans son ensemble. Comme vous le soulignez, l'imprimante n'a pas engendrer à elle-seule des écrivains. Les Makers ou Pierre Lota ne vont pas engendrer des ingénieurs et des designeurs en herbe. Par contre, je pense que beaucoup refont chez eux les idées qui y sont présentées.
Le détournement de la technologie proposée par Neil Gershenfeld sera-t-il plus fort que le but initial que le chercheur recherchait? L'avenir nous le dira sûrement.
J'oubliais au passage cette proposition de "design fiction" (avant l'heure) qui est tout à fait dans le propos des FabLab : Monsieur Faltazi
http://www.monsieurfaltazi.com/php/...
"Il anticipe, sous la forme d'une simulation de site marchand, le développement dans les prochaines années d'un nouveau mode de conception, production et distribution d'objets, rendu possible aujourd'hui par l'existence des imprimantes 3D et du réseau internet."
Il faut surtout rendre hommage aux architectes et designer qui ont magnifié les premiers pas de ces possibles. "paperless studio", G. Pecce, les "non standard, et bernard cache en France.
J'ai dirigé quelques diplômes intéressants sur ces sujets à l'ENSCI. Victor Fromond, Quentin Vaulot, Edouard Simoes, Alexandre Lepeu