Des quartiers numériques à inventer

Les zones d’innovation sont souvent dans de grandes villes, comme San Francisco qui est le complément « créatif » de la Silicon Valley. Le développement de ces quartiers, souvent initiés par des artistes, s’organise autour de la recherche de loyers modiques et de lieux attractifs.

A l’exemple des quartiers créatifs de New York, Londres ou Berlin, les clefs de leur succès se trouvent dans l’attraction de talents : communicants, designers, ingénieurs, développeurs, marketeurs, acteurs de la culture, universitaires… Ces « industries créatives », comme on les nomme, sont des ponts entre intelligible et sensible, entre recherche et innovation, entre projet et produit.

Paris a vocation à être un leader des industries créatives et aura bientôt son « quartier numérique », comme l’a annoncé la ministre Fleur Pellerin. Il me semble important d’y dédier des lieux aux entreprises du futur et d’y lier numérique, créativité et productivité. Ce sont donc des situations urbaines nouvelles, des programmations innovantes et des lieux légers et « désirables » qu’il s’agit d’imaginer.

Des plates-formes en réseau qui favoriseront les fertilités croisées pour permettre des productions imprévues. Certains seront nouveaux, d’autres existent déjà ou trouveront place dans des friches, peu importe. Pour réussir, ces lieux devront être multithématiques, multi-usage, multisurfaces et multiobjets : incubateurs pour se lancer, accélérateurs pour se développer ou « agrandisseurs » pour se consolider. Ouverts à toutes les entreprises récentes, anciennes, petites ou moyennes (et aux laboratoires des grandes), ce seront également des lieux de production, grâce à des micro-ateliers de fabrication. Les lieux de convivialité (restaurant, machine à café, babyfoot, concert, salle de sport…) y seront aussi importants que le débit du réseau pour favoriser les échanges et les rencontres.

Bâtiments, quartiers, véritables laboratoires du renouveau économique et urbain, c’est un réseau fertile de lieux multiples, hybrides, pollinisateurs, ouverts, légers et non standards qu’il s’agit de favoriser pour faire de Paris la ville du numérique créatif.

Publication orginale dans les Echos

19/03/2013 | Jean-Louis Fréchin | Développement | Tribune | LesEchos

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